« Je crois en l’attractivité de Quintin »
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Si cela faisait un ou deux ans que Gilles Perrotin, gérant de la librairie Le Marque Page, à Quintin, réfléchissait à déménager, le confinement du printemps dernier a été un vrai déclencheur. « J’ai passé deux mois à mûrir mon projet et il m’est apparu évident qu’il fallait que j’agrandisse ma boutique, raconte le libraire. C’est devenu un impératif économique! Mon chiffre d’affaires ne cesse de progresser , mais je ne pouvais plus me développer, faute de place. La boutique ne fait que 48m². »
Le Marque Page a en effet beaucoup de succès. Les clients sont bien sûr quintinais, mais ils viennent aussi de plus loin pour profiter des conseils de Gilles Perrotin et pour découvrir des ouvrages « qu’on ne trouve pas ailleurs ». « J’ai repris la librairie, il y a 10 ans, raconte cet ancien cadre de l’agroalimentaire. J’étais passionné de littérature, mais je n’avais aucune expérience. Depuis, j’ai progressé, j’ai tissé des liens avec des maisons d’édition et je pense être reconnu par les professionnels du monde du livre… »
Selon son gérant, la situation géographique du Marque Page contribue également à son attrait. « Quintin est au croisement de différents axes routiers et n’est qu’à 20 minutes de Saint-Brieuc. » Gilles Perrotin, qui a envisagé de quitter Quintin, croit en l’avenir de sa terre d’adoption. « Les villes moyennes vont attirer de nouveaux habitants et cette petite cité de caractère bénéficie d’atouts naturels, patrimoniaux et culturels. »
Une semaine après sa réouverture, le 12 mai, le libraire apprend « que les Meubles Georgeais, une institution à Quintin, vendaient. » Le local se trouve Grand Rue, dans une ancienne maison à colombages datant probablement du 17e siècle. L’amoureux de patrimoine, « qui avait envie d’inscrire sa librairie dans un lieu chargé d’histoire », n’hésite pas une seconde. La vente est signée en octobre, les travaux démarrent début novembre et l’ouverture est prévue mi-janvier.
Ce déménagement de quelques mètres va permettre au libraire d’augmenter sa surface de vente de plus de 200 m² et de proposer ainsi quelques 15 000 ouvrages contre 5 000 actuellement. Gilles Perrotin est également en train de recruter un salarié pour l’épauler.
De grands changements qui nécessitent d’importants investissements. « Pendant le confinement, j’ai aussi décidé de m’entourer et de me faire aider », confie le libraire qui trouve un soutien financier auprès de la Région, du Centre national du livre et de Saint-Brieuc Armor Agglomération. Cette dernière lui accorde une aide à l’immobilier en centralité qui est attribuée aux projets contribuant à la revitalisation des centres-villes de Quintin et Saint-Brieuc.
Son rôle d’ "animateur" de la vie locale, Gilles Perrotin y croit dur comme fer. « Les commerçants de proximité sont les artisans du lien social, aime-t-il à répéter. Nous avons une part à jouer dans l’attractivité du centre de Quintin. Quand les touristes visitent la ville, il faut qu’ils bénéficient d’une belle offre commerciale. »