Astuces pour réduire les déchets

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En matière de déchets, avant d’envisager leur collecte et leur traitement, il faut privilégier la prévention. Cela consiste à éviter ou à réduire la production des déchets et à en limiter la nocivité (substances dangereuses et/ou difficulté à les recycler). La prévention permet ainsi de limiter notre impact sur l’environnement (liés au traitement, à l'extraction des ressources, à la production des biens ou à la distribution... Voici quelques astuces pour réduire les déchets à la source au quotidien.

Réduire la production de nos déchets est une priorité. En 1960, nous produisions en moyenne 220 kg de déchets par personne. En 2022, la production s’élève à près de 695 kg par personne et par an (cumul des déchets jetés dans les poubelles et en déchèterie). Ensemble allégeons nos poubelles !

«  J’ai adopté une stratégie d’évitement  »

«  J’ai commencé à me préoccuper de nos déchets à la naissance de notre premier enfant, il y a 12 ans  », se remémore Jennifer Pellan. Son premier "achat zéro déchet" : des contenants pour compote à boire. «  Et petit à petit, j’ai fait davantage attention à notre poubelle. C’est d’abord passé par le tri et les achats alimentaires. Je cuisinais déjà beaucoup et ça m’a aidé à réduire mes déchets. Mais je continuais à dépenser 25€ tous les week-ends en solderie  », s’amuse-t-elle.

Un paradoxe que son mari lui signale gentiment. «  J’ai alors adopté une stratégie d’évitement : j’ai arrêté d’aller dans certains magasins pour éviter toute tentation et tout achat inutile.  »
La démarche zéro déchet s’accélère quand la petite famille quitte Paris pour Pordic. «  Nous avons eu beaucoup moins de sollicitations commerciales  » et la possibilité d’avoir un composteur, un potager et un poulailler.
«  Aujourd’hui, je n’achète pas de plats préparés. Tous nos repas sont faits maison, même les yaourts et les crèmes dessert. Je fais des conserves et des bocaux ; mon mari, des confitures. Et nous faisons attention à nos courses : de grands contenants pour tous les aliments de grande consommation – chocolat en poudre, farine, sucre, pois chiches, pâtes... – et du vrac pour les autres – poudre à lever, épices, les barres de chocolat... Le lait, on le prend en consigne.  »
Pour le reste, Jennifer et sa famille privilégient la réparation et les achats d’occasion. «  Pour l’instant, mes trois garçons n’ont pas l’air de souffrir de nos choix.  »
Quels conseils donnerait-elle pour réduire le poids de nos poubelles ? «  Il n’y a pas de méthode miracle. Chacun doit trouver ses propres solutions. Je conseillerais juste de mettre ses poubelles à plat et de regarder quels déchets pourraient être évités. Composter, quand on a la place, c’est vraiment simple. Autrement, cuisiner soi-même...  », propose Jennifer Pellan qui a fait de ses convictions son métier. Elle propose notamment des ateliers cuisine zéro déchet.

«  Une question d’organisation  »

Depuis mars, Christophe Sagory, chef cuisinier du restaurant L’Aromatic (Plœuc-L’Hermitage), composte ses déchets fermentescibles. «  Ça me trottait dans la tête depuis longtemps  », confie ce fils d’agriculteur attaché à la nature et à l’environnement. Il passe le pas quand aux convictions écologiques se sont ajoutées des motivations financières.

Grosse contrainte : L’Aromatic, situé sur la place principale de Plœuc, est entouré de bitume. Christophe Sagory imagine alors installer des composteurs dans la cave du restaurant dont le sol est en terre battue.

Une idée validée pour les ambassadeurs du tri de l’Agglo qui l’invitent à participer à une soirée de
formation au compostage. «  Quelques jours après, les services de l’Agglo ont installé deux grands composteurs en bois dans ma cave, explique le chef. J’avais préparé le sol et ils m’ont fourni du terreau chargé en micro-organismes afin que la décomposition fonctionne rapidement. Ils m’ont enfin donné de la matière sèche à ajouter régulièrement au compost.  »

En cuisine, le chef s’équipe de trois poubelles différentes : une verte pour les déchets organiques, une marron pour la cellulose et une jaune pour les emballages. «  Mes employés ont joué le jeu tout de suite et nous avons tous pris le pli rapidement  », assure-t-il.

Au bout d’un mois et demi, le restaurant est passé de deux collectes des ordures ménagères par semaine à une seule ! «  Je ne reviendrai pas en arrière  », se réjouit le restaurateur qui va voir sa facture de collecte et de traitement des déchets 2024 allégée.

Et dans quelques mois, il pourra récupérer le compost actuellement en maturation dans le "premier" composteur pour amender le sol de son jardin aromatique. Du circuit-court comme il aime !