Usine d'eau potable
Mise à jour le
Un investissement indispensable
Une usine pour l'avenir
Ça y est, après trois ans de travaux, la nouvelle usine de production d’eau potable de la Croix Cholin, à Ploufragan, est en service. Elle a pris le relais de l’usine de Saint-Barthélémy qui aura fonctionné 60 ans.
Construite en 1964, cet équipement, situé près du barrage du même nom (Ploufragan), a bénéficié de nombreux investissements au fil des années afin de le maintenir en bon état. Une étude, menée de 2013 à 2015, a cependant conclu que l’usine de Saint-Barthélémy n’avait plus les capacités de répondre aux futurs besoins en eau potable du territoire. C’est dans ce contexte que le projet d’une nouvelle usine s’est imposé.
Le site de la Croix Cholin a été choisi pour sa proximité avec les deux grosses conduites qui alimentent les réserves d’eau potable de Champ de Manoeuvre et Berrien. Le terrain disponible permet d’envisager – contrairement à Saint-Barthélémy – d’éventuelles extensions. En outre, il est facile d’accès tout en étant suffisamment enclavé pour réduire les nuisances visuelles et sonores. Enfin, sa position réduit les pertes énergétiques lors du transfert de l’eau du barrage vers les réservoirs de stockage.
Le plus gros investissement du mandat
Le budget alloué à la construction de l’usine est de 34,6 millions d’euros HT (Y compris révision des prix.) dont 1,8 million pour la création d’une station de pompage au Pré Aly, près du barrage du Gouët et 2 millions de canalisations de transfert entre les ouvrages. L'Agglomération a financé 30,1 M€, le SDAEP22, 4 M€ et l'État, 0,4 M€.
Jusqu'à 37 000 m³ d'eau par jour !
Le dimensionnement de l’usine de production d’eau potable a été déterminé sur la base d’un développement dynamique de l’agglomération et d’une solidarité départementale élargie. Ainsi, la nouvelle usine produit en moyenne 25 000 m³ d’eau potable par jour et sa capacité maximale est de 37 000 m³ (soit 37 millions de litres). Cela revient à 1 850 m³ d’eau (soit 1,85 million de litres) par heure, contre 1 550 m³ auparavant.
L’eau brute qui arrive à l’usine provient du barrage de Saint-Barthélémy, situé sur le Gouët. Mis en service en 1977, cet équipement du SDAEP 22 (Syndicat départemental d’alimentation en eau potable des Côtes d’Armor), a une capacité de stockage de 7 900 000 m³. Son eau est "propulsée" vers l’usine grâce à une nouvelle station de pompage, construite à quelques mètres du barrage.
Une fois traitée, l’eau potable est stockée sur place puis envoyée via de nouveaux réseaux vers les réservoirs (ou châteaux d’eau) de Berrien et de Champ de Manœuvre. Là, elle est ensuite répartie sur une grande partie du territoire de l’agglo.
Mais d’autres usines de production d’eau potable, plus petites, fournissent aussi le territoire. Elles puisent le plus souvent leur eau brute des rivières et autres eaux de surface.
Plus du tiers de la production de l’usine de la Croix Cholin alimente le SDAEP 22 qui la répartit, selon les besoins, vers des territoires avoisinants. Il s’agit d’une solidarité départementale qui fonctionne dans les deux sens : le SDAEP 22 peut ainsi fournir de l’eau potable à Saint-Brieuc Armor Agglomération en cas de pénurie, par exemple.
Une eau encore meilleure
Près de 12 600 contrôles qualité par an
Avec plus de 70 critères de qualité, l’eau potable est le produit alimentaire le plus contrôlé. Avant la mise en réseau, l’eau de l’usine a donc subi plusieurs contrôles et reçu, après une phase test de 6 mois, le feu vert de l’Agence Régionale de Santé (ARS).
Une station, installée sur le barrage de Saint-Barthélémy, mesure la qualité de l’eau brute en temps réel et permet d’adapter les traitements à l’usine. Ensuite, à chaque niveau de traitement, d’autres capteurs effectuent des contrôles en continu et une alarme prévient de tout dépassement de seuil.
Des analyses plus approfondies sont régulièrement menées par le laboratoire du site. En outre, l’ARS réalise ses propres suivis à l’usine et aux robinets sur le réseau de distribution. Au total, près de 12 600 contrôles sont réalisés en une année.
Au-delà de la sécurité sanitaire, des capteurs vibratoires sur les équipements permettent d’anticiper les dysfonctionnements et de programmer une maintenance préventive. Enfin, deux files de traitement distinctes garantissent un maintien de la production en cas de panne sur l’une des deux.
Des traitements de pointe
Ce nouvel équipement met en place un processus de traitement de pointe. L’usine a été conçue afin qu’elle puisse évoluer sur le même site : une ou des étapes de traitement supplémentaires pourront être ajoutées sans qu’il soit nécessaire d’interrompre la production d’eau.
Le prétraitement
L’eau brute arrive directement du barrage de Saint-Barthélémy. Un tamisage permet de retirer des particules comme des branches ou des feuilles. Des minéraux essentiels, comme le gaz carbonique et la chaux, sont ensuite ajoutés dans l’eau.
La clarification
Un coagulant est incorporé dans l’eau pour regrouper les particules fines en petits groupes. De plus gros amas, des "flocs", sont formés en agitant doucement l’eau. On parle alors de floculation. Puis, des microbulles entraînent les flocs à la surface. Un bras racleur les récupère pour qu’ils soient évacués vers la filière de traitement des boues.
Le traitement des micropolluants
Du charbon actif est ajouté dans l’eau afin d’éliminer un très large spectre de micropolluants comme les pesticides. Ce traitement existait déjà à l’usine de Saint-Barthélémy, mais était moins performant.
La filtration
Une étape de filtration achève de clarifier l’eau en éliminant les dernières particules.
La désinfection
Elle est effectuée par lumière ultraviolette. Ce traitement élimine les micro-bactéries, les virus et complète en amont les effets du chlore qui lui agit comme un bouclier protecteur tout au long de son parcours dans le réseau de distribution.
D’importants travaux ont été nécessaires afin de raccorder la nouvelle usine avec le barrage de Saint-Barthélémy et entre l’usine et les réseaux qui mènent aux châteaux d’eau de Champ de Manoeuvre et de Berrien. Près de 3 km de canalisations ont ainsi été posées en parallèle de la construction de l’usine.
L’important dénivelé entre le barrage et l’usine – jusqu’à 60 m de différence d’altitude – a nécessité l’utilisation d’engins de montagne, comme une pelle araignée. Sur certaines portions, la proximité d’autres réseaux a contraint à une extrême vigilance.
Autres travaux indispensables au fonctionnement de l’usine de la Croix Cholin : la construction d’une station de pompage, située à proximité du barrage. Elle permet de pomper l’eau de la retenue, mais surtout de la propulser dans le réseau qui conduit à l’usine. En effet, le dénivelé ne permet pas une circulation gravitaire de l’eau.
Cette station a une capacité de 2 000 m³ par heure. Elle est équipée d’un groupe électrogène afin de pallier tout dysfonctionnement électrique qui mettrait en péril l’approvisionnement en eau potable.
Le budget alloué pour le poste de pompage est de 1,8 million HT et 2 millions HT pour les réseaux de transfert.
Un parcours pédagogique
À l’avenir, un parcours pédagogique permettra notamment aux scolaires, de visiter l’usine. Des panneaux explicatifs jalonnent le circuit au plus proche des bassins et des différents espaces. L’occasion de sensibiliser les plus jeunes au cycle de l’eau et aux enjeux environnementaux liés à cette ressource naturelle.
Un équipement respectueux de l’environnement
- Les eaux perdues lors du processus de potabilisation sont injectées dans le réseau d'eau industriel qui alimente les bouches incendies du centre-ville de Saint-Brieuc et qui sert au nettoyage de la station d'épuration et au carénage des bateaux du port du Légué. Cette eau est aussi ponctuellement utilisée pour l’arrosage des espaces verts de la ville de Saint-Brieuc.
- La gestion de l’eau est optimisée. Ainsi, seule 3,5 % (contre 10 % auparavant) de l’eau captée dans le barrage est utilisée pour le lavage des équipements.
- Le site d’implantation de la nouvelle usine a notamment été choisi parce qu’il était le terrain disponible le plus éloigné des habitations et le plus enclavé.
- Le bâtiment répond aux normes Haute qualité environnementale (HQE).
- La construction a été conçue pour réduire les nuisances visuelles et sonores.
- L’éclairage extérieur et intérieur est fourni par des LED. Les candélabres sont même équipés de variateurs crépusculaires qui permettent d’adapter l’éclairage à la luminosité ambiante.
- Le chauffage et l’eau chaude sanitaire sont produits par une pompe à chaleur qui puise son énergie dans la nature.
- Des noues d’infiltration, des places de stationnement végétalisées, une surface enherbée importante et, a contrario, des surfaces imperméabilisées limitées permettent aux eaux de pluie d’être absorbées par le sol.