Max Sauer
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Entretien avec le Président de Max Sauer, Éric Sauer.
Combien de salariés compte Max Sauer ?
À Saint-Brieuc, nous employons 158 personnes, intérimaires compris, dont plus de 100 travaillent à la fabrication et à la logistique. Il y a également 38 personnes chez Bullier, entreprise briochine que nous avons rachetée en 2018, mais qui reste une structure bien séparée. Enfin, notre usine de l’Île-Maurice compte désormais 600 personnes.
Pour quelles raisons maintenez-vous une usine à Saint-Brieuc ?
Cela ne nous viendrait pas à l’esprit de quitter Saint-Brieuc. L’entreprise est historiquement implantée ici. C’est la troisième génération de ma famille (sur cinq actuellement) qui a fait ce choix ! Mais il est vrai que sans notre outil à l’Île-Maurice, l’entreprise n’existerait sans doute plus. Notre secteur d’activité nécessite beaucoup de main d’œuvre qualifiée et nous avons dû adapter nos coûts de production à la concurrence notamment asiatique. Le choix de l’Île-Maurice remonte à 1975. C’est un pays démocratique qui correspond totalement à nos valeurs et à celles de nos clients.
Peut-on dire que Saint-Brieuc reste la capitale du pinceau fin ?
Avec Bullier, qui appartient à notre groupe, nous sommes les derniers fabricants de pinceaux fins en France. Donc, oui, Saint-Brieuc reste la capitale du pinceau fin. Et avec A.R.T. Selle, qui est plus spécialisée dans le haut de gamme pour le bâtiment et l’industrie, nous sommes trois « survivants ». À une époque, Saint-Brieuc a rassemblé jusqu’à sept fabricants de pinceaux.
Comment votre chiffre d’affaires est-il composé ?
Les pinceaux pour la cosmétique, que nous fabriquons pour les marques de luxe, représentent un tiers de notre chiffre d’affaires ; les articles de Beaux-Arts, les deux tiers. Dans les Beaux-Arts, la couleur, avec la marque Sennelier, fonctionne très bien. 95 % des produits Sennelier sont d’ailleurs fabriqués dans notre usine briochine.
Et quelle est la part des exportations ?
Plus de 50 % de notre chiffre d’affaires est réalisé à l’export et nos produits sont vendus dans plus de cinquante pays.
Comment conquérir de nouveaux marchés ?
En matière de Beaux-Arts, les consommateurs sont très fidèles à leurs marques. C’est donc difficile d’en conquérir de nouveaux, mais on s’y attelle en cherchant à apporter de nouveaux services par rapport à nos concurrents. Nous avons créé une huile qui sèche plus vite, un pinceau avec un côté plat et l’autre bombé… Nous nous appuyons aussi beaucoup sur les réseaux sociaux qui permettent d’agir à l’international. Ce sont nos utilisateurs qui vantent nos produits, ça a beaucoup plus de crédit que si c’était nous !
Comment Max Sauer a surmonté les crises successives ?
Nous n’avons jamais eu autant de difficultés à surmonter en une période aussi courte. Durant la Covid, nous avons continué à produire. Les ventes de pinceaux cosmétiques ont baissé de 8 % (alors que le marché mondial du maquillage a baissé de 30 % en 2020 avec les confinements). En revanche, notre activité Beaux-Arts a connu un véritable essor au printemps 2020. Mais nous avons vite dû faire face à l’augmentation du coût des matières premières, à la hausse des coûts de transport et au rallongement des délais de livraison.
Et depuis un an, la guerre en Ukraine nous impacte également. Nous avons fait le choix, même s’il a un prix, de ne plus vendre en Russie et Biélorussie.
Toutes ces crises, nous parvenons à les surmonter car l’entreprise est solide, avec des équipes compétentes et expérimentées et que nous savons nous adapter.