Marine Baousson, humoriste briochine

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Briochine pure beurre, Marine Baousson, 36 ans, a un humour irrésistible. Ça tombe bien, faire rire, c’est son métier ! Le succès de son podcast "Vulgaire" lui a ouvert plein d’opportunités.

16h50, sur France Inter, la chronique de Marine Baousson offre quatre minutes de bonheur. C’est drôle, sans prétention et… tellement breton. Son rôle : décrypter le thème de l’émission Zoom Zoom Zen avec humour. C’est en somme ce qu’elle fait tous lundis, depuis plus de deux ans, avec son podcast "Vulgaire" : « expliquer avec humour et pédagogie toutes ces choses qu’on entend régulièrement et qu’on ne maîtrise pas toujours » comme Marignan 1515, les œufs de Fabergé, les Panama papers ou encore le joint de culasse.

Ce podcast rencontre un très grand succès et a permis à Marine Baousson de remporter, en 2020, le prix Radio France au Paris podcast festival et le prix Apple du meilleur podcast. « Grâce à cette reconnaissance, je ne me pose plus de questions sur ma légitimité », assure la jeune femme qui a pourtant eu confirmation de son talent, dès 2012, en gagnant le Montreux comedy festival. Une récompense « qui a fait démarrer ma carrière, qui m’a permis de décrocher suffisamment de dates pour devenir intermittente du spectacle  », confie Marine Baousson.

Au-delà de la légitimité, "Vulgaire" lui a ouvert plein d’opportunités : écrire un livre, intervenir sur France Inter,  enregistrer des podcasts pour la Région Bretagne (« Rendez-vous en Breizh inconnue ») et pour la SNCF, imaginer un nouveau spectacle avec son frère… « Il m’a aussi donné la possibilité de créer ma société et de m’entourer d’un répétiteur, de coauteurs –Laura Domenge et Grégoire Dey– et d’un producteur!Tout ça me permet de progresser. »

Marine Baousson n’a pas pris la grosse tête, au contraire. Elle est surprenante d’humilité et de simplicité. Elle donne rendez-vous à la librairie Bojangles, dans le quartier de Robien (Saint-Brieuc), et s’excuse d’arriver les cheveux mouillés. Si elle continue à aller à Paris régulièrement, elle s’est installée à Saint-Brieuc après plus de 10 ans de vie parisienne. « Mes deux grand-mères hallucineraient de me savoir de retour, sourit-elle. Mais avec ma copine, on se sent bien ici. C’est la maison! On a la mer, la tranquillité, les amis, la famille… »

Cette fameuse famille à qui elle doit ce sens de l’humour, cette envie de faire rire. « Mon père adore faire des blagues et ma mère est très bon public. Chez nous, c’était un peu à qui allait la faire rire...C’est moi qui suis devenue humoriste, mais ça aurait pu être mon père, mon frère ou ma sœur! » Cette vocation, Marine Baousson l’a travaillé très vite en faisant du théâtre au collège La Grande Métairie, à Ploufragan, puis à La Folle Pensée avec Jeanne François. « J’ai adoré ses cours, cette énergie du faire ensemble », se souvient-elle. Lors de son stage de troisième à La Passerelle, elle découvre le petit théâtre à l’italienne. « C’était magique: je me suis dit, c’est sûr, je veux monter sur scène! »

L’année suivante, elle part au lycée à Tréguier pour intégrer la section théâtre. « Je suis arrivée en terrain conquis car j’y avais ma meilleure amie d’enfance et ses parents qui y tiennent la meilleure crêperie du monde! » Ensuite, elle étudie les arts du spectacle à la fac de Rennes ; s’inscrit au conservatoire ; revient à ses premiers amours, l’humour ; s’installe à Paris ; suit des cours de café-théâtre ; fait de l’impro et du slam tout en travaillant dans une boutique bio ; participe à des tas de concours d’humoristes… Et elle gagne le fameux Montreux comedy festival ! Elle se consacre alors pleinement à son métier d’humoriste et enchaîne les spectacles. Elle fait notamment la première partie de Bérengère Krief et prend ses aises sur les grandes scènes.

C’est donc avec du trac, mais plus de confiance que Marine Baousson a joué son nouveau one-woman-show, une adaptation de son podcast, à la Comédie de Paris jusqu’au 21 décembre. Pour ce spectacle elle est accompagnée sur scène de son frère, Romain, qui se charge de l’animation musicale. Viendra ensuite la tournée, avec, on l’espère, un passage à Saint-Brieuc.