Un budget 2025 en deux temps
Comment l’Agglomération a-t-elle préparé son budget 2025 ?
L’État doit réduire ses dépenses et le gouvernement a demandé un effort de solidarité aux collectivités et EPCI français. En Côtes d’Armor, cela ne concerne pas toutes les collectivités, mais Saint-Brieuc Armor Agglomération sera mise à contribution. Face aux incertitudes, liées notamment à l’instabilité politique, nous avons choisi d’élaborer notre budget en deux temps. Dans un premier temps, nous avons élaboré un budget sur la base d’une économie de 2,5 millions d’euros. Dans un deuxième temps, nous travaillons d’ores et déjà sur un budget supplémentaire que nous ajusterons en fonction des économies complémentaires à réaliser et qui sera soumis à validation au conseil d’Agglomération, en juin.
Pour le budget principal, voté le 3 avril, quelle a été la méthode ?
De décembre à début février, sur proposition du Président de l’Agglomération, 15 élus – deux de chaque groupe politique – se sont réunis à huit reprises pour mettre à plat les dépenses et analyser les arbitrages proposés par les directions et les vice-présidences. Nous avons eu une approche partagée et sans préjugé. Nous avons demandé aux directions de l’Agglomération de faire des propositions afin de réduire nos dépenses d’environ 15 % (pourcentage correspondant à l'effort théorique total à faire). Nous avons également pris des mesures afin de contenir nos dépenses de personnel et limiter les créations de poste.
Vous réduisez les dépenses, mais allez-vous jouer aussi sur les recettes ?
Nous avons choisi d’activer plusieurs leviers. Nous allons harmoniser les tarifs d’entrée des cinq piscines de l’Agglomération tout en conservant notre volonté de favoriser l’apprentissage de la natation et en maintenant une tarification sociale. Notons que le prix des entrées n’a pas évolué depuis 2006 ! Des modifications tarifaires pour la patinoire, la Maison de la Baie et les transports sont d’ores et déjà envisagées pour 2026-2027.
La fiscalité va-t-elle également augmenter ?
Le territoire manque de logements et le Plan local de l’habitat (PLH) prévoit de soutenir la création de logements avec plus d’un million d’euros supplémentaires au Plan pluriannuel d’investissement (PPI). Il nous a donc paru nécessaire d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires de 15 % et d’instituer la taxe sur les locaux vacants à partir de 2026. La taxe de séjour dans les hôtels trois et quatre étoiles va également être renforcée. Enfin, la cotisation foncière des entreprises va connaître une hausse de 0,08 point de taux.
Quelles sont les autres leviers ?
Une réflexion est menée sur le recours au mécénat qui, s’il est bien appliqué, peut être vertueux pour accompagner nos politiques publiques. Et nous travaillons à une meilleure refacturation des charges financières de l’Agglo vers ses budgets annexes.
Vous ne touchez pas aux projets d’investissement ?
Il faut se rappeler que les collectivités constituent le premier investisseur public. Aussi, dans un premier temps, la volonté de l’ensemble des élus est de ne pas y toucher afin de soutenir le tissu économique local, notamment la construction. Nous attendons la deuxième phase pour réaliser des ajustements, mais nous souhaitons garder un fort volume d’investissement.
Quelles sont les conséquences de cet effort de solidarité demandé par le gouvernement ?
C’est un travail lourd que nous ne mènerons pas tous les ans, mais qui nous incite à questionner nos dépenses, notre fonctionnement et repenser nos priorités. C’est un travail ardu, mais sûrement profitable pour les années à venir. Mais tous ces efforts des collectivités territoriales et des EPCI devront être également suivis d’un effort de l’État pour apurer la situation financière et la dette nationale de 3 228 milliards d’euros.