Une crèche pour les parents en formation
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Ce vendredi matin, dans une salle au rez-de-chaussée du CLPS, centre de formation pour adultes, trois petites filles de moins de 3 ans jouent sur les tapis en mousse colorés ; un bébé, assis dans une chaise haute, les observe timidement. Ces enfants sont gardés par deux professionnelle de la petite enfance pendant trois heures, le temps que leurs parents suivent leur formation linguistique obligatoire dans le cadre de contrat d’intégration républicaine (CIR) ou un parcours Prépa clés(1). C’est le concept de la crèche éphémère, un mode de garde imaginé par le CLPS et la Cité de l’emploi.
« Le projet est né d’un constat partagé avec le CLPS: beaucoup de personnes fragilisées sur le marché de l’emploi – personnes étrangères, femmes célibataires… – ne suivent pas les formations faute de solutions de garde pour leurs enfants », explique Yannick Le Cam, conseiller délégué à l'insertion sociale et professionnelle. De l’idée à la réalisation, seulement quelques semaines se sont écoulées.
« La crèche a été assez facile à créer, se réjouissent Anaïs Bourgoin,cheffe du service insertion sociale et professionnelle à l’Agglomération, et Marlène Pouliquen, responsable formation au CLPS. Il fallait une pièce dédiée et un peu de matériel: une table à langer, un petit lit, des jeux pour bébés... » Des choses dont le CLPS dispose sur place car il dispense une formation CAP Petite enfance. Restait à trouver le personnel pour deux matinées par semaine : le mardi et le vendredi, de 9h à 12h. Et une solution simple a été trouvée : « Nous travaillons avec Kangourou Kids qui emploie, pour nous, deux professionnelles de la petite enfance. » Déborah Dotte et Gwénaëlle Bonneau sont présentes chaque semaine et des remplaçantes peuvent, au besoin, être mises à disposition par l’agence.
Financée par la Région Bretagne et la Cité de l’emploi, la crèche fonctionne depuis 10 mois, après un premier test de trois mois. « Elle marche bien, constate Marlène Pouliquen. Au total, 21 enfants d’un mois et demi à 3 ans et demi et de 16 nationalités différentes ont été gardés d’une à 26 fois. »
« Ce sont surtout les parents qui, les premiers jours, ont du mal à laisser leurs enfants, raconte Gwénaëlle Bonneau. C’est souvent la première fois qu’ils les laissent... » « Malgré la barrière de la langue, on arrive à les rassurer, poursuit Déborah Dotte. On leur dit qu’ils sont juste à l’étage au-dessus. »
« Cette crèche permet aux parents de se former, de s’émanciper, conclut Anaïs Bourgoin. Après ce premier pas, on continue de les accompagner pour trouver une solution de garde pérenne, pour leur trouver une autre formation, un stage, un emploi... »
(1) Formation de remise à niveau en français ou en informatique de la Région Bretagne.
